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L'église sainte-Barbe
Dès sa construction en 1949, l'église Sainte-Barbe de Bou Tazoult fut le lieu de souvenirs nombreux et inoubliables de la part des familles d’Européens dépendant de la mine : communions, baptêmes, mariages, services funèbres. Les fêtes de Pâques et de Pentecôte précédées par les Rameaux, la veillée de Noël et sa crèche, la Sainte-Barbe marquent encore les mémoires.
1955. Le Père Norbert en train d'officier
On note la présence de quelques militaires du bordj voisin.
Avant que la construction de l'église soit terminée, la messe se déroulait à la cantine de Bou Tazoult.
Sortie du Père Augustin.
Lors de circonstances exceptionnelles la messe se tenait à l'entrée de la mine où un autel provisioire était dressé. Sur la photo, c'est très probablement le Père Norbert d'Agouim qui célébre la messe .
1955. Le chef de poste (probablement le capitaine Maurice) passe un peloton du bordj en revue avant de se rendre à la messe du dimanche.
Le décorateur, le Frère André Bouton était originaire de Gien, ville célèbre pour sa faïencerie et ses qualités artistiques. Il entre comme moine à l’abbaye bénédictine de St-Paul de Wisques à 7 km de Saint-Omer. Pendant la guerre de 1939-1945, il est fait prisonnier et se lie d’amitié avec un ancien décorateur des magasins du Printemps qui s’était mis à réaliser des sculptures en bois en se servant du bois des lits superposés du camps de prisonniers.
Le frère André Bouton dessinait depuis l’enfance et disposait d’un don de création artistique. Il avait, étant jeune, calligraphié un antiphonaire pour les cérémonies officielles de l’évêque avec d’un côté le texte en latin ancien et de l’autre les portées musicales. Après la guerre, le frère André Bouton rencontra un bénédictin, aumônier militaire de l’armée de l’air au Maroc, qui lui donna l’idée de chercher à y créer une abbaye bénédictine. Il en demanda l’autorisation à Rome, puis fit une tournée des abbayes bénédictines françaises pour récolter des fonds.
Le frère André Bouton
Sept bénédictins débarquèrent à Sefrou vers 1948. Finalement, c’est à cinq kilomètres d’Azrou et à 1500 mètres d'altitude que fut établi le monastère bénédictin de Tioumliline (1952-1968), du nom de la source qui alimentait Azrou. De passage à Marrakech, le frère André Bouton va faire la connaissance du directeur de la mine d’Imini, André Moulinou, dont les enfants Bernard et Martine préparent leur communion solennelle. André Bouton était à peine convalescent d’une encéphalite virale. M. Moulinou l’invita à venir se reposer en altitude à Bou Tazoult. Il y resta plusieurs mois et c’est par reconnaissance pour cet accueil qu’il accepta de réaliser les fresques de la chapelle Sainte-Barbe de Bou Tazoult.
Photo M. Teyssier
Après Bou Tazoult, le Frère partit pour l’abbaye bénédictine de Tlemcen en Algérie où il écrivit, calligraphia et décora son livre : Sainte-Barbe, patronne des mineurs.
Grâce à M. Jean-Marie Decailloz, on sait que la Sainte-Barbe de Bou Tazoult, créée par le frère André Bouton, a été reproduite sur la couverture de la très réputée Revue des Ingénieurs n°333 (juillet 1991).
La salle des fêtes et de cinéma
Photo M. Teyssier
Le cinéma de Bou Tazoult fut le premier cinéma de la région autour de la ville de Ouarzazate. Il fut également la salle des fêtes.
La salle des fêtes avec son écran de cinéma et sa cabine de projection fut construite vers 1953. M. Petit, électricien de métier, devenait projectionniste le samedi soir et le dimanche après-midi.
Parfois la séance de cinéma n’avait pas lieu car le chef de convoi de transport du minerai avait oublié d’apporter de Marrakech, la bobine du film.
Avant la construction de la salle, M. Tournier, arrivé avec son épouse à la fin des années quarante, fut le premier gérant de la cantine où il faisait déjà des projections de films avec son propre appareil. Ce fut également à la cantine que se fêtait la Sainte-Barbe.
Pierre, le fils Dimitri, se souvient très bien des Européens qui l'emmenaient de Ouarzazte, à la séance de cinéma du dimanche après-midi, son père étant trop occupé au restaurant et à l'épicerie pour l'emmener.
Une camionnette avec 4 ou 5 places, conduite par M. Tournier, allait chaque semaine à Marrakech pour les personnes qui avaient des courses à faire ou des rendez-vous chez le docteur, le dentiste, etc…
M. Tournier faisait aussi le ravitaillement pour la cantine et l'épicerie. Le logement des Tournier se situait au-dessus de la cantine. il y avait aussi quatre chambres d'hôtel.
La cantine avait un bar et une salle de restaurant. Le soir, après le travail, certains Européens aimaient se retrouver pour l'apéro, ou pour une partie de cartes. Il y avait aussi un billard. C'était un lieu de réunion et le dimanche après-midi les gens y dansaient surtout pendant la période où les militaires occupaient le bordj.
A Bou Tazoult : silence, on tourne !
Quelques scènes du film "Alerte au Sud", ont été tournées en 1953 à Bou Tazoult. L'équipe du film logeait à Sainte Barbe et prenait ses repas à la cantine de M. Tournier.
Les acteurs présents : Jean-Claude Pascal, Peter Van Eyck, Erich Von Stroheim, Giana Maria Canale, etc. étaient dirigés par le réalisateur Jean Devaivre. Cela a duré 3 jours.
Ce film, qui a été diffusé sous le titre Alarm in Morocco, met en scène un officier, Serge Depoigny, qui est tué alors qu'il enquêtait sur d'étranges phénomènes se déroulant dans le Sud marocain. Son ami, Jean Pasquier, poursuit l'enquête et découvre le responsable, le Commandant Conrad Nagel.
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