Les silos des domaines agricoles avaient des double s fonds, et sous l’orge et le blé dormaient les mitrailleuses. Six tanks neufs, évacués de Marrakech, avaient été cachés dans la kasbah de Tamdakht, dans un mur tout simplement, un mur bien large et épais. Les commissions allemandes ne trouvèrent jamais rien.
Lors de sa visite, le général passa devant un groupe des quelques rares européennes présentes à Ouarzazate. Une patriote cria de sa voix claire où tremblaient les larmes : “Vive Weygand !”.
Le général s’arrêta, prit les deux mains de celle qui avait crié et, avec un sourire : “Non madame, ne dites pas vive Weygand, dites vive la France.”
Marc Méraud. Extrait de : Le Service des Affaires Indigènes au Maroc. Publi-Réalisations La Koumia 1990.
Le 1er novembre 1940, le gouvernement de Vichy, dans un souci de politique de camouflage de l’Armée française, dissout le corps des Affaires Indigènes et celui des Affaires Militaires Musulmanes, et crée le Corps de Contrôle des Affaires Indigènes.
Le képi bleu ciel est remplacé par une casquette kaki rappelant assez celle des contrôleurs civils. Les appellations militaires sont supprimées : on ne dit plus : le capitaine x... ou le lieutenant y... mais le contrôleur de 1ère classe x..., l’adjoint de 2ème classe y... Est conservée la hiérarchie des Affaires Indigènes, officiellement s’entend.
Suivant une Instruction Résidentielle du 30 août 1940, les méhallas chérifiennes, créées en août 1940, comme unité de police chargées d’assurer l’ordre et la sécurité en tribu (afin, par ce biais, d’échapper à la réduction des effectifs de l’Armée française exigée par les Allemands), sont également démilitarisées. Les officiers des méhallas (goums et makhzen) sont contrôleurs, les sous-officiers sont des agents des Affaires Indigènes.
Toutes ces instructions résidentielles se résument à du camouflage car rien ne change. Dans les postes, les annexes, les cercles, les régions, dans les goums et les unités makhzen, les officiers des A.I., devenus civils en apparence, continuent de remplir leur même mission sur le terrain. (voir général Guillaume, homme de guerre)
En fait, la mission de l’officier des A.I., sous le vocable de contrôleur, s’est encore accrue. A sa mission permanente, relative à l’application du Traité de Protectorat, s’ajouta une autre : accroître clandestinement le potentiel militaire des forces française au Maroc, aux fins de reprendre un jour les armes contre l’Allemagne.
Dans tous les Bureaux, dans les territoires civils comme dans les territoires militaires, des armes en grande quantité sont cachées. A ce travail de camouflage, qui comporte des risques sérieux pour les intéressés, participent activement les contrôleurs civils.
Le général Noguès, accompagné du général Martin, en visite
au bureau des Affaires Indigènes de Ouarzazate
Archives Balmigère
Souvenirs de la période Vichy
1942. Mariage au mess des sous-officiers
On remarque le Père Bonaventure, franciscain, aumonier de la Légion
Archives Decordier
Archives Decordier
Autorisation de résidence à Ouarzazate
pour la famille Decordier
Déclaration du Résident Général Noguès
pour le 11 novembre 1940
Procès verbal de mise en bière à la suite d'un décès
A Marrakech, le commandant Frandon dirigeait le Groupement d'aviation 1/23, secondé par le capitaine Hoche. La commission d'Armistice avait prévu de doter le Groupe de 13 LéO 451, il en reçut 14. Il faut savoir que la commission d'Armistice était installée dans l'hôtel Balima. Et le service de renseignement français avait installé un service d'écoute dans les caves de l'hôtel. Aussi le Groupe était-il informé des futures visites "à l'improviste" de la commission à Marrakech. Ce qui permettait d'envoyer avions et matériels et équipage en supplément sur la Base de Ouarzazate.
Source : Mangin2marrakech.canalblog.com
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