Ouarzazate civil

Ourazazate civil

Mis à jour : vendredi 3 janvier 2014 15:42
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Document exceptionnel des archives de la famille Lafite
Neige sur Ouarzazate

Les personnages de Ouarzazate

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Rodier
L'hôtel Achard fut racheté par la la "mère Marius"
Archives Daniel Rodier

La mère Marius. Bonne cuisinière, spécialiste de la daube, on se pressait à sa table, mais malheur à celui dont la tête ne lui revenait pas, il devait attendra longtemps et son menu lui était imposé. Au moment de l’Indépendance, son terrain sera réquisitionné pour y construire la grande mosquée actuelle. Elle construira un restaurant plus moderne, en dur, mieux adapté, avant les locaux de la CTM, mais son caractère ne changera pas pour autant.
L’auberge sans étage précédée d’une véranda, groupe le café, la salle de restaurant et la cuisine dans l’avant-corps qu’une cour étroite avec puits, sépare d’une rangée de quatre ou cinq chambres, au sol battu couvert d’une carpette, pourvues d’un lit de fer, d’un lavabo, d’une cruche d’eau, de deux chaises et d’une table de nuit supportant l’indispensable bougie, et dont la porte doit rester ouverte si l’on veut y voir, car elle n’est pas vitrée et la pièce manque de fenêtre. Dame ! on n’en est qu’au début de l’occupation et il y a sûrement progrès sur les baraquements qui y furent sans doute installés tout d’abord.
Extrait Du Rif au Grand Atlas, par Auguste Vierset, un Belge qui y est passé en 1938. Edition de Belgique 1939.

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M. Frison. Subdivisionnaire des travaux publics, un Russe banc émigré après la révolution, neveu de l’évêque d’Odessa, apatride, ex-cadet dans la garde du Tzar Nicolas, assassiné par les rouges, un vrai boyard à l’accent russe prononcé. Il fut recruté sur titre comme ingénieur des travaux publics, célibataire et coureur de jupons impénitent, il savait organiser et recevoir chez lui dans sa maison de fonction, aménagée et meublée avec goût. C’était pour tout ce qui compte dans la région un passage incontournable.
M. Hitchkoff. Chef du personnel et comptable à l’hydraulique (ONEP), une tête d’intellectuel, Russe blanc émigré, apatride, discret, soigné. L’on savait peu de choses sur son passé jusqu’au jour où un Russe blanc, ancien mécanicien de marine, est recruté et arrive à la subdivision hydraulique, se présente à son compatriote, et à sa vue, se fige dans un gare à vous impeccable et énonce en criant, sans doute ses noms et qualités. C’est ainsi que l’on apprendra que le petit chef discret du personnel de l’hydraulique n’était autre que le commandant d’un croiseur de bataille russe réfugié dans le port de Bizerte en Tunisie et désarmé par les Français, conséquence de la révolution russe; une partie de l’équipage dont le commandant avait demandé l’asile politique.
Renseignements de Mr Garcia.
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Quelques autres Français
Valentin Noireau. Il est parti de France pour le Maroc dans les années 20 pour œuvrer dans les travaux publics entre Marrakech, Ouarzazate et Taroudant. Finalement il s'est marié avec une marocaine, Fatima Ben Hassi; ils vécurent dans la kasbah des sables dite “aourz", juste à côté de Ouarzazate.
Henri Noireau, est né de cette union. Il a grandi avec Pierre, le fils Dimitri, Nicolas Landouris (Nini), mais également Yannis, le fils du libraire Antoniou....
Valentin Noireau est décédé en 1962 et son épouse en 1977. Le petit fils témoigne que son père, Henri Noireau, lui parle encore souvent des Français qui ont vécu à Ouarzazate, mais également de la kasbah des sables où il a grandi, maintenant recouverte par les eaux du lac, suite au barrage. La famille possède toujours les maisons de la grand mère dans les quartiers Aït kediff et de Tassoumat...
Le couple Berger, dont le mari était employé de banque, et son épouse tenait un magasin de vêtements-bazar.
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Les Grecs du Sud

Nicolas Protopapas a tenu une auberge a Taddert. Bien avant d'avoir l'auberge, il travaillait chez Dimitri a Ouarzazate qu’il remplaçait lorsque celui-ci partait en congé en Grèce.
Dimitri Samaras, est né a Marrakech en 1954 et vis à New York où il travaille pour les Nations Unies. Sa sœur jumelle a été “baptisée” par Dimitri de Ouarzazate.
A Boumalne du Dadès, Costa Laspatzis et sa femme Aphrodite étaient aubergistes, près de la poste. Ils avaient deux enfants Jean et Georges.
Le père, arrivé au Maroc en 1937, est décédé en 1967 à Ouarzazate. Il est enterré au cimetière chrétien de Marrakech. La mère a vécu au Maroc de 1957 à 1982, date à laquelle elle est rentrée en Grèce.
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La ferme expérimentale de Ouarzazate
Les nécessités de la guerre et les directives de la Résidence poussèrent les officiers des A.I. à créer, lorsqu’ils le pouvaient, des fermes expérimentales pour suppléer aux produits alimentaires d’importation et de première urgence, qui ne parvenaient plus de la Métropole. Celle de Ouarzazate fut construite sur les bords de l’oued, derrière le grand souk. Ces terres étaient, à cet endroit, facilement irrigables, sans pour autant risquer la dévastation provoquée par certaines crues de printemps.

Sans faire concurrence aux colons qui, d’ailleurs, n’existaient pas dans cette région au Sud de l’Atlas, les familles d’Européens et la maigre population locale purent avoir du lait frais, de la viande, des légumes, des fruits, dont les brugnons, créés paraît-il pour la première fois au Maroc à Ouarzazate, pendant cette période de restriction qui toucha profondément le Maroc. Cette ferme expérimentale fut la preuve, à l’époque, qu’une exploitation agricole variée, à condition d’être suffisamment irriguée, était possible dans le Sud.


panor
Vue panoramique sur le jebel Tifernine

 

Jeudi, nhar Khemis, jour de souk
Tous les jeudis, le grand souk (espace remplacé bien plus tard par l’hôtel Salam et son annexe) amenait les gens des ksour voisins, venus vendre leur bétail, leurs céréales ou leurs dattes, et procéder à des échanges divers. Il se déroulait le lendemain des chikaïas du mercredi, nhar Lharba. Les abords des bureaux des A.I. étaient alors envahis par les plaignants, venus parfois de très loin. Assis sur leurs talons, à l’ombre des palmiers et des tamaris, takaout, en attendant leur tour, ceux-ci palabraient à mi-voix, les discussions ronronnant dans la chaleur et l’attente.

Éternelles querelles des hommes, pour une femme, un point d’eau, un bornage, ou du bétail. Chikaïas sans fin, portées devant le chef de Cercle qui, entouré de ses conseillers juridiques et du fquih, veillait avec attention à ce qu’une vraie justice soit rendue.

Souk_
Archives Balmigère
Ouarzazate_Souk_au_bl
A ne pas confondre avec le Souk au blé qui se trouvait à l'Est de Taourirt


La piscine "municipale"

Piscine recevant surtout la visite des militaires européens des différentes unités présentes en ville.
Le chef de Cercle possédait sa propre piscine. Ces piscines étaient alimentées par une des deux grandes séguias qui alimentaient la ville, voir le plan Balmigère de 1937.

Porte_piscine_2Entree_ex_piscine
Entrée d'époque et aujourd'hui

Piscine
Danseuse_Ouarz
1956. Musiciennes d'ahouache photographiées
devant l'entrée de la piscine ou alors l'entrée du souk.


Renseignements sur Ouarzazate civil issus, entre autres, de textes ou de renseignements de :
- Anne Barthélémy-Balmigère, fille du commandant Balmigère.
- Pierre Katrakazos, fils de “Dimitri”, de son vrai nom Dimitrios Katrakazos.
- Mr Garcia, président actuel de l’Union des Français de l’Etranger, bureau de Marrkech. Ancien ingénieur divisionnaire ONE (électricité) dans les années 1950 pour la région Marrakech et Sud de l’Atlas.
- Quelques échos sur www.darna.com/phorum

Radio_amateur
Carte de contact d'un radio amateur dans les années 60.

 

 

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Remerciements

Merci à Madame Balmigère, à Madame Decordier, à Monsieur Lafite, à Madame Kerhuel et à Pierre Katrakazos pour avoir accepté de mettre leurs archives familiales à disposition. Sauf indication contraire, les documents reproduits font partie des archives de l’auteur.