Création : mardi 21 septembre 2010 13:50
Paris-Match,
semaine du 23 au 29 août 1953
Par les envoyés spéciaux
Claude Paillat et Jean-Pierre Pedrazzini
Sous la tente, les pachas et les caïds entourent le Glaoui
qui fait campagne pour la destitution du Sultan.
Le journal
Le Petit Marocain, que lisent les contestataires, soutient le Glaoui.
Le jour de la proclamation
Après quatre heures de pourparlers, la solution fut trouvée : l’Assemblée, n’élirait pas de nouveau Sultan, en revanche, elle nommerait un nouveau chef religieux, l’Iman Sidi Mohamed ben Arafa. Ainsi, le Sultan serait privé de la part religieuse de son double pouvoir, en attendant mieux...
Le nouvel Iman se trouvait dans un salon au deuxième étage de la maison du Glaoui. Il était assis, revêtu du selham de prière et chaussé de babouches blanches. Son, visage d’ascète était entouré d’un fin collier de barbe. Il était calme, serein, plein de dignité des vieux prêtres.
La proclamation eut lieu à 18 heures, le 16 août. Devant une rangée de fauteuils, occupés par le Glaoui et ses alliés, le conseiller chérifien du tribunal du pacha lut la proclamation d’investiture aux notables qui, par trois fois s’inclinèrent devant l’Iman. Le Glaoui apposa alors sa signature au bas de l’acte officiel, suivi du chérif El Kittani et des douze pachas et caïds qui composent le comité supérieur du Mouvement. La cérémonie dura deux heures.
Mais le soir même, les partisans du Sultan, formés en cortège, menaient la contre-offensive contre les amis du Glaoui. Dès le lendemain, les bilans annonçaient 23 morts à Oujda, 7 à Marrakech et d’autres encore à Casablanca. Les morts étaient des deux côtés. Le schisme avait reçu son baptême du sang...
A. La prière pour l'Iman "Que Dieu veille sur lui !" répète trois fois la foule.
B. La présentation au peuple : de G. à Dr. :
Le Glaoui, l'Iman (nouveau sultan) et le chérif El Kittani.