Mis à jour : lundi 20 août 2012 15:11
La fezzâ est une troupe de 90 jeunes piétons, ou cavaliers, partisans des ksour voisins ayant déjà fait, pour la plupart, leurs preuves comme guerriers, souvent contre le Makhzen, et toujours prêts à être rassemblés en moins d’une heure. Ils sont articulés en trois sections, armés seulement d’un mousqueton, commandés par un notable d’un village, l’amghar.
Leur marque distinctive est une rezza (turban) rouge ceignant leur tête et une ceinture de cartouches en chargeurs de trois.
Leur équipement est complété par une musette servant à transporter les cartouches de réserve, quelques petites kesras (galettes de pain) et des dattes, une petite outre en peau de chèvre imperméabilisée à l’intérieur avec du goudron pour permettre le transport de l’eau de consommation (guerba).
Un groupe d’une vingtaine d’harratin (anciens esclaves noirs) non armés, accompagne la fezzâ et transporte de l’eau dans des outres plus grandes et de la farine. Cette unité peut ainsi être autonome pendant trois à cinq jours. La fezzâ est destinée à jouer un rôle de commando, susceptible d’effectuer de longs déplacements en tous terrains, en montagne comme en plaine, à bonne allure, en toute indépendance.
Archives Daniel Rodier
La tâche des officiers des Affaires Indigènes consistait à bien les amalgamer, car quoique originaires de ksour voisins, ils se connaissaient quelque fois fort peu et à leur apprendre à bien tirer. Cela ils aimaient car, jusqu’à leur soumission, les cartouches coûtaient fort cher et ils ne se hasardaient à tirer sur un objectif qu’à coup sûr...