Costumes israélites
Mis à jour : dimanche 14 août 2011 18:58
Vers la fin du 19ème siècle, la tenue ordinaire des Juives citadines était une sorte de soutane écourtée, (noss-qaftàn ou ajami), recouverte d'une blouse transparente farajiya pour les hommes, et mansurya ou dfina pour les femmes.
Le qaftan est la robe des citadins musulmans (hommes et femmes).
Les Juives des villes marocaines, avec leur costume traditionnel particulier sans rapport avec celui des femmes indigènes, font exception dans le monde Israélite.
Jadis, lorsqu'une jeune Israélite se mariait, elle recevait en dot, de son père, «un grand costume» qu'elle étrennait le jour de ses noces et conservait toute sa vie pour les grandes occasions (mariage, circoncisions).
Dans les circonstances moins solennelles (jours fériés, réceptions familiales etc..)
elle portait une toilette de même coupe, mais en drap sombre et généralement
ornée d'appliques de soie rouge.
Aujourd'hui l'épousée du Mellah, sauf à de très rares exceptions, se contente du costume d'apparat de sa mère, ou, s'il est trop usagé, de vêtements d'emprunt. Aujourd'hui, le ksivat el kébira n'est plus qu'un souvenir.
Une vieille coutume juive dont il est maintes fois question dans le Talmud interdit à la femme mariée de laisser voir sa chevelure.
Libre à la jeune fille de se parer comme il lui plaît de ses boucles ou de ses longues nattes, mais l'honnête épouse est tenue de se couvrir la tête, de façon à dissimuler jusqu'à la racine de ses cheveux.
Dans les villes marocaines, la nouvelle génération ne tient plus aucun compte de l'antique ordonnance ; les jeunes femmes ne se distinguent pas de leurs sœurs non mariées ; toutes se promènent tête nue dans les rues.
Les personnes d'âge moyen transigent avec le vieux précepte; elles ont bien la tête couverte d'un fichu, mais ne se font point scrupule de laisser paraître la naissance de leurs bandeaux lustrés.
Leur fichu, (sebniya), est un carré de soie, avec ou sans franges.
Seules les vieilles femmes se conforment encore strictement à l'observance talmudique. La plupart portent un sebniya plié et noué, disposé très bas sur le front, de manière à barrer hermétiquement le passage aux cheveux; les autres s'enveloppent la tête d'une écharpe (festûl), retenue par un sebniya plié en bandeau.
Dans les oasis occidentales du Sous (Tiznit, Talaïnt, Inlilleb...) l'essentiel de la coiffure féminine
c'est le curieux mahdùr, à la fois humble postiche et fin bijou. Fait unique peut-être dans les annales de la perruque, ici, c'est l'orfèvre qui est perruquier...
Plan de l'article
- Le costume citadin
- Le costume dans les campagnes. Debdou
- Région du Sous - Taroudant - Tiznit - Talaint
- Midelt - Ouarzazat - Vallées du Dadès et du Todra - Tafilalet - Figuig
Journal des Africanistes, tome 6, fasc. II
illustrations en N/B, 340 pages au total, 19 pages sur le costume de la femme israélite du Maroc
Le foulard à pois pour les hommes
Une mode généralisée chez les ruraux, surtout chez les vieillards, leur avait fait adopter un foulard décoré de pois blancs. Anciennement, c'était plutôt un mouchoir qui couvrait la chachiyya, le bonnet, et se nouait sous le cou.
Les Juifs avaient obtenu à Marrakech et à Meknès la permission de porter ce mouchoir pour protéger les oreilles, mais en réalité, c'était pour se soustraire aux taquineries des enfants qui se faisaient un jeu de leur enlever leur bonnet.
Comme partout dans la Diaspora, les Juifs ont fait, avec le temps, de ces signes de servitude des marques traditionnelles auxquelles ils tenaient et dont même ils tiraient orgueil.
Juif dans la kasbah de Taourirt