Photographes reconnus
Marcelin Flandrin 1889-1957
Marcelin Flandrin est né à Bône (Algérie) en 1889; il est mort à Casablanca en 1957. Il s'installe au Maroc dès 1901 et y effectue son service militaire comme volontaire en 1912. Photographe de profession, il sert alors dans le Service Photographique de l'Armée.La déclaration de guerre de 1914 le maintient sous les drapeaux. Toujours affecté au service photographique des armées, il sera versé à sa demande dans l'aviation alors balbutiante et terminera la Grande Guerre comme observateur aérien. On lui doit de nombreux clichés pris lors des différents combats aériens.
Démobilisé, Flandrin retourne au Maroc et s'installe à Casa comme photographe. Il y immortalisera cette ville en pleine évolution et publiera, en 1921, dans L'illustration, un reportage photographique d'un voyage aérien entre la ville blanche et la métropole.
En 1922 il sera chargé d'illustrer, à l'exposition coloniale de Marseille, le pavillon du Maroc sur le thème Maroc d’hier et d’aujourd’hui. Cette même année il présentera un reportage sur le voyage du Président Alexandre Millerand à travers le Protectorat.
En 1924, ses photos (en héliogravure) sont publiées pour illustrer le Maroc dans l'ouvrage Nordafrica aux côtés de celles de Lehnert et Landrock pour l'Algérie et la Tunisie, paru à Berlin chez Ernst Wasmuth.
Flandrin photographe officiel de la famille royale laissa des traces indelebiles a travers ses oeuvres. En 1926, il suit le sultan du Maroc lors de son voyage officiel en France et réalise un ouvrage de luxe retraçant cet événement.
Pour 3 millions de dirhams, la Fondation possède aujourd'hui des images inédites du Maroc du début du siècle dernier. “Pour cette collection, d'une valeur inestimable, tant sur le plan esthétique qu'historique, trois acheteurs étaient en lice: le ministère de la Culture, le Quai d'Orsay et la Fondation", précise Aïcha Aboulfadl, responsable de la photothèque. Et c'est la proposition de la banque qui a été retenue, au total, il a été répertorié quelque 40.000 photos sur différents supports, négatifs en verre et papier, dont 35.000 sont exploitables. Plusieurs photos, jaunies entre-temps, incarnent encore plus la dimension historique et restituent le passé dans ses moindres détails. La plus vieille photo date de 1889; la majorité des photos ont été prises entre le début du siècle dernier et 1957, date de la mort de Flandrin.
Plus qu'un survol didactique retraçant l'histoire de la photographie au Maroc, cette collection propose une promenade guidée par les plaisirs des sens. Dans son ensemble, la sélection de photographies restitue des scènes de la vie quotidienne dans un subtil va-et-vient entre folklore, architecture et portraits de notables, sultans… Mais aussi des contrastes tels des militaires en tenue d'apparat, des femmes émancipées et autres fusillades. Ce qui montre que Flandrin était plus qu'un simple photographe. Ce qui est sûr, c'est que c'était un infatigable baroudeur qui enchaînait les périples avec un regard à la fois intime et distant.
Jean Besancenot 1902-1992
En 1934, l’auteur arrivait au Maroc pour la première fois avec le désir d’y réaliser une documentation sur le costume et la parure. Sa démarche était celle d’un artiste, dessinateur et peintre, au service de l’ethnographie, approche qu’il avait déjà expérimenté en effectuant une étude sur certains costumes régionaux en Europe. Il procédait donc à un relevé graphique minutieux de soixante costumes, s’attachant à constituer une documentation visuelle aussi complète que possible, tout en soulignant la dimension esthétique qu’un vêtement confère à ceux qui le portent.
Référence bibliographique : Besancenot Jean : La vie juive au Maroc – Arts et Traditions. Edité par A. Muller-Lancet et D. Champault, Tel Aviv, 1986
Archives Besancenot 1935
Région de Ouarzazate, Tikirt
Akhnifs ouaouzguit
Fabricant de tamis
Juive de la région des Ouaouzguit travaillant sur un métier à tissage des ceintures.
Vallée du Mgoun
Vallée du Dadès
Tiilit (Dadès)
Vallée du Todgha
Juive du Todgha
Goulmima
Juive du Mellah de Goulmima dans la vallée du Dadès portant sa coiffure à cornes et l'Izar,
nommé aussi "khlala" était en général rouge et tombait jusqu'aux pieds.
Coiffe à cornes "grun" fixée par un bonnet "bniqa" et un bandeau frontal "swalf".
Le Tafilalet
Ksar es Souk
Erfoud
Juive d'Erfoud dans son costume journalier, portant une coiffure à cornes "grun"
qui supporte le voile dans un bonnet "bniqa" et le voile venant de Fès.
A. Couple de jeunes mariés
B. A gauche la jeune fille porte le costume de mariée, la coiffure à corne
ne se portequ'après le 8ème jour du mariage.
Enfant juif portant son costume de circoncision
(fait dans une grande taille pour être porter plus longtemps).
Vallée du Draâ
Juive de Tamgrout Juive des Beni Sbi
Juives de Tissint préparant des grandes galettes plates
qu'elles collent sur la paroi intérieure des fours, pour assurer la cuisson.
Juif du Draâ
Bas Draâ, Akka
B. Juive faisant la mouture de blé dans un moulin traditionnel.
Intérieur de maison traditionnelle
Anti Atlas, Tahala
B. Jeune juive de la région de Tahala portant ces grandes boucles d'oreilles
avec les sept pendants traditionnels et le motif juif du pigeon au centre
Très jeune mariée
Juives de Tahala portant de nombreux bijoux car la région,
était entièrement constituée de bijoutiers juifs, auteurs de bijoux d'argent émaillé, caractéristiques de cette région.
René Bertrand 1911- ?
René Bertrand
Photographe et éditeur de carte postale au Maroc, il exerça des années 1933 aux années 1980.
Son oeuvre témoigne en grande partie sur les recherches ethnologiques qu'il mena, passionné par les tribus berbères du Haut-Atlas; sujet qu'il exploita avec une approche photographique humaniste.
A la sortie du livre de J. Robichez en 1946 sur L’Atlas Central, un exemplaire fut offert à René Bertrand. La beauté de ce qu’il y trouva déclencha chez lui l’envie irrésistible d’explorer ces régions. C’est ainsi que débuta ses reportages photographiques et ethnologique qui continuèrent bien longtemps après l’indépendance. Il organisa ainsi une centaine d’expéditions dans l’Atlas.
Né en Alsace en 1911, René Bertrand s’est installé au Maroc en 1933. Il a alors parcouru le pays et photographié inlassablement tout ce qui s’offrait à sa vue. Il exposait une partie de ses oeuvres dans son Magasin qui était devenu une curiosité de Marrakech. Sa connaissance du Maroc, lui a valu à l’Indépendance de participer à la création du premier ministère du Tourisme marocain, sous la direction d’Ahmed Alaoui dont il fut l’un des conseillers.
André Bertrand
Né en 1952 à Marrakech, où il y a passé son enfance. Licencié en droit, il est un ancien stagiaire du Centre des Hautes Etudes sur l’Afrique et l’Asie moderne. Sous la direction du professeur Jacques Berque, du collège de France, il a passé une thèse sur les droits coutumiers berbères.
Source : André et René Bertrand : Tribus berbères du Haut-Atlas. Edita-Vilo, Lausanne 1977. Les berbères, l'organisation sociale, le droit coutumier, la famille berbère, la vie quotidienne, l'habitat, costumes coiffures et bijoux, musiques danses et jeux... 140 pages. Orné de 115 illustrations dont 47 en couleurs, nombreuses pleine page ou double page. Relié toile orange, 22 sur 29 cm.
Pierre Boucher 1908-1900
Dans sa jeunesse, il fréquente à Paris l'École des Arts Appliqués.
Pendant son service militaire, il apprend la photo au service photographique de l'armée de l'air.
1934 et les années suivantes. Réalisation de photomontages, reportages en Espagne et au Maroc.
1935. Il s'intéresse à toutes les interventions sur la photographie (solarisation, photorelief, surimpression, photogramme, distorsion). Les photos de Boucher vont de l'expérimentation à la photographie documentaire en passant par le photographisme et le reportage.
Publication de ses photomontages dans Le Nu en photographie.
1938. Publication du livre : Truquages en photographie.
1948. Il articipe ensuite à de nombreuses expositions.
Au Maroc, Pierre Boucher a surtout travaillé dans l'ethnographie des Berbères de l'Atlas. En ce qui concerne ses photomontages il s'est servi de photos prises dans l'Atlas et à Volubilis.
Mireille Morin-Barde 1916-2002
Née à Genève, très proche d’Eugène Pittard, fondateur du Musée d’Ethnographie de cette ville, à la fin de son doctorat en anthropologie, Mireille Morin-Barde partit compléter sa formation scientifique par des cours de dessin à Paris. Dès la fin de la guerre, animée d’un esprit curieux, elle s’engagea pour une mission de deux ans au Maroc avec la Croix-Rouge. C’est ainsi qu’elle découvrit la culture berbère et apprit les rudiments de la langue. De retour en Suisse, elle voulut y repartir et trouva un poste de secrétaire au BRPM, Bureau de Recherche Géologiques et Minières, à Rabat où elle rencontra son futur mari, Philippe Morin, géologue. Le mariage eut lieu à genève en 1953, puis le couple s’installa au Maroc et y vécut jusqu’en 1968.
Après avoir participé au catalogue des documents iconographiques anciens du Maroc conservés aux archives du Protectorat, elle parcourt le pays de long en large et publie deux ouvrages illustrés de ses photographies noir et blanc : le premier en 1957, Terre Marocaine, Edition Ides et Calendes, à Neuchâtel, et le second à Paris en 1963, Le Maroc Étincelant, sous forme d’un guide de luxe, complétés par des photos couleur, qui sera réédité à plusieurs reprises.
Au cours de trois mission, entre 1950 et 1952, sur des suggestions de l’ethnologue Jean Besancenot, elle se documente patiemment sur chaque tribu berbère et sur les communautés juives, du Haut Atlas à la vallée du Drâa sans oublier le Tafilalet, photographiant à tout va et dessinant chaque détail des costumes féminins, constituant ainsi un témoignage rare et étonnant d’usages et de tenues en voie de disparition. Cette remarquable étude sera finalement publiée par Edisud à Aix en Provence en 1990.
Quelques clichés de femmes berbères
Aït Seddrate
Aït Isfoul, Moyen Drâa
