Mireille Morin-Barde 1916-2002
Mis à jour : jeudi 4 août 2011 15:48
Née à Genève, très proche d’Eugène Pittard, fondateur du Musée d’Ethnographie de cette ville, à la fin de son doctorat en anthropologie, Mireille Morin-Barde partit compléter sa formation scientifique par des cours de dessin à Paris.
Dès la fin de la guerre, animée d’un esprit curieux, elle s’engagea pour une mission de deux ans au Maroc avec la Croix-Rouge. C’est ainsi qu’elle découvrit la culture berbère et apprit les rudiments de la langue. De retour en Suisse, elle voulut y repartir et trouva un poste de secrétaire au BRPM, Bureau de Recherche Géologiques et Minières, à Rabat où elle rencontra son futur mari, Philippe Morin, géologue. Le mariage eut lieu à genève en 1953, puis le couple s’installa au Maroc et y vécut jusqu’en 1968.
Après avoir participé au catalogue des documents iconographiques anciens du Maroc conservés aux archives du Protectorat, elle parcourt le pays de long en large et publie deux ouvrages illustrés de ses photographies noir et blanc : le premier en 1957, Terre Marocaine, Edition Ides et Calendes, à Neuchâtel, et le second à Paris en 1963, Le Maroc Étincelant, sous forme d’un guide de luxe, complétés par des photos couleur, qui sera réédité à plusieurs reprises.
Pour réactualiser les nouvelles éditions de ce dernier, Mireille est souvent envoyée sur le terrain. La région qui l’intéresse est le Sud de l’Atlas, où vivent des populations tribales préservées parmi lesquelles elle se sent bien. Grâce à l’arabe et au berbère qu’elle maîtrise de mieux en mieux, la confiance s’établit, en particulier avec les femmes. Elle se passionne particulièrement par les marques ethniques que représentent les coiffures féminines, les tatouages et les bijoux.
Au cours de trois mission, entre 1950 et 1952, sur des suggestions de l’ethnologue Jean Besancenot, elle se documente patiemment sur chaque tribu berbère et sur les communautés juives, du Haut Atlas à la vallée du Drâa sans oublier le Tafilalet, photographiant à tout va et dessinant chaque détail des costumes féminins, constituant ainsi un témoignage rare et étonnant d’usages et de tenues en voie de disparition. Cette remarquable étude sera finalement publiée par Edisud à Aix en Provence en 1990.
Quelques clichés de femmes berbères
issus de ses livres
Aït Seddrate
Aït Isfoul, Moyen Drâa
Bou Traghar, Mgoun
Communautés juives
Dadès
Todgha
A. Goulmima - B. Ghéris
Tafilalet
Mezguita
A. Ktaoua. Moyen Drâa - B. Beni Sbih. Bas Drâa